Alors que le scrutin, annulé en raison de la crise sanitaire, se tiendra plus de 3 mois après le premier tour, une drôle de campagne de trois semaines vient de s’ouvrir après le dépôt des listes.
Les dernières listes ont été déposées, mardi, dans les quelque 5 000 villes qui n’ont pas encore investi de nouvelle équipe communale. Le scrutin du 28 juin, promet quelques belles affiches. L’extrême droite est en embuscade, mais dans un nombre de villes décevant ses ambitions. Alors que les gauches espèrent conserver leurs bastions, « Les Républicains » sont bien partis pour garder leur couronne de première force politique au niveau municipal. La REM, quant à elle, multiplie les alliances avec la droite pour se garantir des sièges.
Des bouffées d’oxygène pour les gauches
À l’image du PCF, 3eme force politique municipale du pays avec 1 072 conseillers municipaux élus ou réélus au 1er tour. Si plusieurs fiefs ont été conservés, (Gennevilliers, Montreuil...), il demeure quelques points chauds au second tour, comme la reconquête de Bobigny ou, bien sûr, du Havre, face à E. Philippe. La conservation d’Ivry-sur-Seine semble une formalité après la fusion avec EELV. Mais, à Saint-Denis, le maire devra affronter le PS sans accord de fusion avec la FI. Le PS n’a pas trop à s’inquiéter dans ses mairies de Rennes, Nantes et Paris. À Lille, en revanche, la socialiste Martine Aubry est confrontée à la fois à LaREM et aux Verts, qui ont refusé de la rallier. Car, les bons résultats du premier tour ont aiguisé l’appétit d’EELV. À Besançon, la candidate écologiste Anne Vignot est en ballottage favorable, un espoir partagé aussi à Lyon. Enfin, à Grenoble, Éric Piolle est favori.
La REM va se prendre une deuxième vague
Sans accord à Paris avec Cédric Villani, ou avec Rachida Dati, la candidate Agnès Buzyn risque de boire la tasse face à Anne Hidalgo. Dans la capitale et ses alentours, la REM avait pourtant récolté de bons résultats lors des élections législatives. Tout cela semble très loin. À Bordeaux, le candidat Thomas Cazenave, se range derrière le maire sortant LR À Lyon, c’est un fiasco gigantesque. Gérard Collomb a décidé de s’effacer de la course à la présidence de la métropole au profit du candidat LR. En échange, la droite a retiré son candidat pour la mairie et soutient Yann Cucherat, le chouchou de Gérard Collomb. Ultime coup de théâtre, le parti présidentiel a retiré leur investiture respective. C’est dire si le parti d’Emmanuel Macron aborde ce deuxième tour plus fracturé que jamais. S’il est sans étiquette, le premier ministre Édouard Philippe affrontera au Havre un second tour périlleux face au communiste Jean-Paul Lecoq.
LR veut enfoncer le clou au second tour
Après 3 années de revers électoraux, « Les Républicains » espèrent se refaire une santé le 28 juin. Christian Jacob, patron du parti, se targue ainsi d’avoir remporté 56 % des communes de plus de 9 000 habitants. Et ils avaient beaucoup à perdre, par rapport à 2014. In fine, LR pourrait donc tourner la page de 2017 et entamer une reconquête en vue de 2022 après avoir été menacé par le mouvement macroniste. Par contre « Les Républicains » essuieraient une défaite de taille s’ils perdaient Marseille, deuxième ville de France… Coté RN les yeux seront rivés sur Perpignan où son candidat Louis Aliot peut l’emporter.
Dans l’Aube où l’élection dans les principales communes s’est jouée au 1er tour, les projecteurs seront tournés vers trois villes dont l’issue est incertaine. Deux sont situées dans l’agglomération troyenne. Il s’agit de La Rivière de corps dont les trois mille habitants devront choisir entre la liste de la Maire sortante de droite (LR) et son challenger (sans étiquette). A Ste Savine (12 000 h) La liste émanant de la municipalité de gauche sortante qui avait réalisé 29.41% lors du 1er tour sera opposée dans une quadrangulaire, à une liste sans étiquette (28.77%), à la liste de droite (23.33%) et celle d’extrême droite (11.84%). Quant à Bar S/Seine trois listes se disputeront la victoire. Celle émanant de la municipalité sortante qui avait réalisé 42.21% au 1er tour, celle issue de la fusion des deux listes de droite qui à elles deux ont cumulé près de 45% et celle du collectif citoyen de gauche soutenu par le PCF qui avait obtenu 12.32%.