Le 13 mai E. Macron est « ému » : un fleuron de l’industrie française, Sanofi, servira les USA en premier s’il trouve un vaccin contre le coronavirus. Pourquoi ? Parce que les actionnaires institutionnels étrangers et en particulier américains ont pris le plus de risque – traduction : ont le plus d’actions (61,4%). Et que sont les quelque 150 millions d’euros versés par l’Etat français chaque année au titre du CICE et du CIR ? Une prise de risque ? Non, un dû sans doute, en tout cas rien qui engage l’entreprise à une quelconque contrepartie. D’ailleurs l’Etat leur en demande-t-il une ? Non plus, puisque Sanofi a pu annoncer des centaines de licenciements en 2019 sans que cela n’émeuve E. Macron ni ne remette en question les aides gouvernementales et les cadeaux fiscaux.
Marx et Engels, dans L’Idéologie Allemande, avaient déjà observé l’indifférence des capitalistes à tout sauf au profit : « La grande industrie créa une classe dont les intérêts sont les mêmes dans toutes les nations et pour laquelle la nationalité est abolie ». De fait ce n’est pas par nationalisme que les USA seront servis en premier : les actionnaires américains, français et autres de Sanofi serviront d’abord les USA car le prix des médicaments y est libre et donc le profit bien plus important qu’en France. Le remboursement par la Sécurité Sociale implique pour un laboratoire l’impossibilité d’augmenter arbitrairement la marge bénéficiaire, en raison d’une épidémie par exemple…
Alors il faut comprendre les capitalistes : à quoi servirait une population effrayée par un virus qui peut être mortel si on ne peut même pas en tirer profit ?
G.MALAVAL