Philippe et Macron inaugurent une stratégie du mépris. L’air que respirent les Français n’est pas seulement chargé en particules fines et gaz toxiques, il est chargé d’arrogance. On s’en rend compte chaque jour quand, devant les attentes populaires, les questions posées, véhémentes ou raisonnables, les réponses sont toujours silence ou ruse quand elles ne sont pas avec charges policières qui se régalent le bidule. Rappelez-vous l’apéro « Ruze » qui imitait Suze. Édouard dit « solidarité », il faut entendre individualisme. Il dit « universel », il faut entendre fonds de pension.
Cette semaine Édouard a un nouvel enfant, comme dans la pièce de théâtre de Jackson*, c’est un faux-frère, un bâtard qui se présente comme un fils naturel, cet enfant d’Édouard s’appelle « provisoire ». Édouard annonce le retrait « provisoire » de l’âge pivot, ce qui veut dire qu’il le maintien contre toute sagesse, contre vents et marées. Et qu’il fait en passant, un pied de nez à ceux qui parlent de tout autre chose, la suppression de la réforme.
Provisoire rime avec brouillard. L’enfumage est certain. Faire patienter les gens façonne les comportements, cantonne les revendications, met les pauvres en position d’assistés. N’empêche que les grévistes sont sublimes, inventifs et admirables : l’Opéra en grève donne un ballet gratuit sur le parvis. Une autre fois, c’est la Marseillaise qui est chantée pleine gorge sur les marches de l’opéra Bastille. Ou encore, c’est la PDG de Radio-France, Sibyle Veil, qui reçoit dans la figure le Choeur des Esclaves de ce bon Giuseppe Verdi. Le message reverdit l’atmosphère.
« Provisoire » lancé, dit Édouard, comme une main tendue. Une main sale. * Les Enfants d’Édouard