Une école nîmoise propose à ses élèves de correspondre avec une école espagnole. Bravo ! Pour apprendre l’espagnol et le français ? Non ! ces élèves ne communiquent qu’en anglais ! Vous m’avez bien lu, en ANGLAIS. Et c’est financé par l’Europe. Où est la diversité linguistique, la « sensibilisation à la dimension interculturelle », comme disent les textes officiels ?
En ces périodes de grève, je peux me régaler de chansons sur la radio publique et souffler un peu des discours sirupeux et malveillants sur les grévistes. Mais, oh ! surprise, 60% des chansons sont en langue anglaise. Comme je n’y comprends rien dans cette langue, j’ai la bonté de croire qu’elles racontent de plus belles choses que les nôtres. De temps à autre, une espagnole. Rare. La diversité européenne est éliminée.
Dix associations formant un « Collectif langue française » et soutenues par 100 personnalités, viennent de décider de réagir en écrivant au président de la République. Elles appellent à protéger la langue française. Celle-ci va mal, rongée par un cancer insidieux sous le fallacieux prétexte de modernité étouffée par l’anglo-américain, pseudo langue universelle, en réalité servant d’un maître particulier. Pensez au Tafta !
C’est une agression permanente avec la diffusion d’un sabir qui ressemble à une colonisation linguistique galopante (“Ouigo” de la SNCF, programme “Flying Blue” d’Air France et sa “Business class”). Et Troyes ne s’honore-t-il pas d’avoir une I-Schools. Savez-vous qu’en vertu de l’article 15 de la loi Toubon, toute subvention publique est assujettie au respect de la langue française ? L’argent de mes impôts a servi à financer cette école qui insulte ma langue ? Les pays francophones se mobilisent, eux. Qu’attendons-nous ? Une langue, ce sont des idées, une âme, une culture, un peuple. L’anglais n’étoffe pas, il étouffe. Il ne fait pas avancer, il évince, rétrécit, dévitalise, ronge et dérange, corrompt et soumet. Faut-il que ce soient les Canadiens ou les Suisses qui nous le rappellent ?
Jean LEFEVRE