À l’heure où le gouvernement multiplie les coups de rabot sur le pouvoir d’achat de millions de Français, les PDG des entreprises cotées ont vu leurs gains gonfler de 12% en 2018.
Merci Macron ! Record battu. L’opacité régnant en maître dans le domaine, entre part fixe, variable et actionnariale, difficile d’y voir clair. Mais une chose est sûre, « ce record va de pair avec l’augmentation continue du versement de dividendes ces dernières années », analyse Maxime Combes, et prouve à quel point les « très grandes entreprises préfèrent rémunérer patrons et actionnaires plutôt que d’investir », poursuit l’économiste, porte-parole d’Attac. Des multinationales qui, de plus, ont fait exploser les niveaux de l’évasion fiscale en pratiquant « l’optimisation à très grande échelle ».
L’augmentation de la rémunération des grands patrons ne cesse de creuser, en interne, les écarts de salaires. En 2018, ils ont perçu 90 fois le salaire moyen dans leur entreprise (contre 73 fois en 2014). Pour l’économiste, les ultra-riches ont tout simplement « fait sécession », de la société et du reste du monde : « ils ne réfléchissent plus qu’en termes de profitabilité actionnariale et n’en ont rien à faire des pays dans lesquels ils travaillent, du financement des infra structures, des services publics ». Rien à faire... une fois l’argent public empoché. Faut-il rappeler que, tous dispositifs confondus, les évaluations les plus larges estiment à 200 milliards d’euros par an l’enveloppe des aides publiques aux entreprises. Dont 20 milliards d’euros pour le seul CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, transformé par Macron en allégement pérenne de cotisations).