Le budget 2020 aurait dû être marqué par des réponses concrètes à l’urgence sociale et l’urgence climatique. Il n’en est rien. Il ne répondra pas non plus, aux besoins exprimés par nos communes et nos services publics, notamment en matière de santé ou de transports.
Alors que la jeunesse défile dans les rues pour réclamer des mesures d’urgence pour lutter contre les dérèglements climatiques ; alors que tout le monde sait que notre pays doit investir massivement dans les secteurs du logement et des transports pour respecter notre trajectoire carbone, le budget 2020 ne prévoit rien de plus. Rien. Pire, 1 000 postes seront supprimés au ministère de la Transition Écologique. Alors que nos concitoyens demandent à retrouver leur pouvoir d’achat, le gouvernement prévoit uniquement de baisser les deux premières tranches de l’impôt sur le revenu, mais refuse d’augmenter les tranches les plus élevées, rétablir l’ISF ou s’attaquer de front aux niches fiscales. Résultat : les 5 milliards d’euros donnés de la main gauche à ces contribuables seront repris de la main droite à tout le monde, y compris les plus modestes : économies sur l’assurance chômage et les APL, baisse du budget de la santé, hausse des mutuelles et de l’électricité… Beaucoup de nos concitoyens, au final, y perdront.
Réduction de 13 milliards des moyens des collectivités
Alors que les français vont élire leurs maires en mars prochain, le gouvernement maintient sa politique d’austérité envers les communes. La trajectoire de réduction de 13 milliards d’euros des moyens des collectivités est sanctuarisée. Nos communes vont donc continuer de tirer la langue. Enfin, les plus heureux seront de nouveaux les grandes multinationales, qui vont voir leurs impôts sur les bénéfices baisser. Les 2,5 milliards de réduction annoncés pour 2020 (11 milliards sur l’ensemble du mandat) vont profiter essentiellement au 750 multinationales aux chiffres d’affaires supérieur à 250 millions d’euros. Bernard Arnault peut se frotter les main. Lui qui a vu sa fortune croitre de 35 milliards en un an, paiera encore moins d’impôts l’année prochaine ! Cadeau ultime : à partir de 2023, il ne paiera plus de taxe d’habitation puisqu’elle sera supprimée pour les 20% les plus riches ! « Le capitalisme est à bout de souffle », déclarait Emmanuel Macron en début d’année. Avec ce budget, il lui redonne de l’air ! Inutile de rappeler ici que, derrière les choix du gouvernement, le grand patronat pousse en permanence les feux.
Encourager la dépense publique utile
De colossales masses de liquidités naviguent sur les marchés financiers pour nourrir des intérêts hautement spéculatifs, destination logique de cet argent s’il reste dans les mains des actionnaires, comme le montre l’écoeurante actualité d’entreprises rongées par la finance et contraintes à des licenciements massifs. C’est au contraire la dépense publique utile qu’il faut encourager en sortant des dogmes absurdes imposés par l’Union européenne, et en engageant un rapport de force avec les institutions du capital. Cette dépense économiquement saine est également la seule apte à assurer les investissements nécessaires pour permettre une transition écologique et énergétique conséquente. Elle peut, de plus, permettre de financer des services publics, notamment de santé, d’éducation et de formation... à hauteur de besoins résolument exprimés ces derniers mois par les salarié.e.s. Le budget s’annonce cette année très politique, marqué par la résistance sociale à l’intégration forcée de la France dans la mondialisation capitaliste. C’est, en tous cas, la traduction de l’incapacité de ce gouvernement, et des forces sociales qu’il représente, de répondre aux lourds défis de la période. Tout au long du débat budgétaire, les parlementaires communistes batailleront pour d’autres choix.