Après avoir été sommés par Macron de “traverser la rue”, voilà qu’1,2 million de privés d’emplois devront le faire les poches vides. C’est le nombre estimé de personnes qui seront touchées par la nouvelle réforme
Avec sa réforme de l’Unedic, le gouvernement veut grignoter 3 milliards d’euros d’indemnisation du chômage sur le dos des chômeurs. Au nom de l’idéologie ultra-libérale, selon laquelle l’indemnisation du chômage serait un facteur de “désincitation” au travail, il veut une fois encore changer les règles de l’indemnisation des chômeurs en diminuant leurs droits. Et cette fois, l’ambition est de porter un nouveau coup à la mise à bas de notre système solidaire de protection sociale, en introduisant le principe que l’indemnisation calculée ne pourra pas dépasser la moyenne des salaires perçus.
Cette décision prolonge la réforme précédente de l’Unedic et la réforme des cotisations salariales, engagées toutes les deux au début du quinquennat. Le refus du patronat d’accepter une solution viable à la dette de l’Unedic (35 Mds d’euros) par une augmentation des cotisations patronales a laissé le champ libre au gouvernement pour cette nouvelle régression des droits des chômeurs. En vérité, à l’instar de sa future réforme systémique des retraites qui veut plafonner ad vitam æternam la richesse produite par le pays consacrée aux pensions de retraite, le gouvernement déroule sans le dire une conception de l’indemnisation du chômage qui imposera de limiter la contribution sociale du pays en faveur des chômeurs et donc la part de richesses que le pays devrait leur consacrer.