Si on veut une preuve récente de l’efficacité du privé, il n’est que de voir la mort programmée de Belfort. Le gouvernement veut brader Aéroports de Paris. C’est une région étiquetée « de gauche » qui brade même le patrimoine culturel : l’abbaye de Pontigny est à vendre.
Il faut aller au-delà des effets d’annonce et relativiser le « gouffre financier » proclamé. Il faut aussi considérer les retombées apportées par les 40 000 visiteurs annuels. Saint Edme était invoqué pour obtenir un « répit » dans la mort. Parviendra-t-il à ressusciter l’abbaye où ses restes reposent ? Et qu’on ne compare pas avec la vente des biens du clergé par la Révolution française. La notion de patrimoine n’effleurait pas plus l’esprit des révolutionnaires que celui des chrétiens détruisant les lieux de culte païens. En comparaison avec les efforts déployés en tant d’endroits pour développer un patrimoine culturel à partir de quelques traces ou le créer quasiment de toutes pièces, la gestion à courte vue de la région surprend. N’y a-t-il pas d’autre solution pour valoriser un patrimoine mondial que de le vendre ?
On peut parier que les acquéreurs s’empresseront de faire appel aux aides publiques, de la région entre autres, pour rentabiliser leur investissement au plus vite. Face, je perds ; pile, tu gagnes. Il est vraiment des paris stupides.