Nous sommes, nous a dit le pouvoir, irradiés aux “fake news”. Pouvoir mythomane avec “l’attaque” d’un hôpital à Paris et “l’agression” du personnel soignant de la Pitié-Salpétrière. Pouvoir dont les services « spécieux » assignent des journalistes qui ont trempé leurs plumes dans l‘encrier de la vérité et pas dans les pots de chambre de l’Élysée. Pour beurrer la tartine des complotistes, la plupart des fausses nouvelles viendraient de l’étranger, sournois, convoiteux et semeur de zizanie, précisent les voix du maître de l’Élysée.
« À une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire » a écrit George Orwell. Lénine a dit la même chose. Ces derniers jours, quelques nouvelles ‘vraies’ n’ont pas eu l’heur des feux de la rampe, les mousselines vaporeuses du tapis rouge de Cannes disputant le match avec celui de catch truqué Macron-Le Pen.
Et pourtant, pour l’une d’elle, c’était « du jamais vu ! » pour une des rares chaînes à en avoir parlé : « Au premier trimestre 2019, les dividendes versés aux actionnaires dans le monde ont atteint la somme faramineuse de 263 milliards de dollars. Et dans le courant de cette même année, celle-ci devrait passer à 1 430 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de l’Australie. » 7,8% d’augmentation !
En contrepoint, une seconde : « Seul un quart des enfants de 7 à 12 ans sont déjà partis en colonie de vacances [...], le prix est la première raison invoquée : 27% des parents la mettent en avant, et même 33% chez les ouvriers. »
« Les rois nous saoulaient de fumées... », disait la première version manuscrite connue de L’Internationale. Le roi au pouvoir nous enfume de fausses infos avec autant d’entrain qu’il en met à faire gazer les manifestants. Deux facettes d’une même politique.
LE CAPITAINE TRICASSE