Récemment à l’Assemblée nationale, au député PCF Alain Bruneel qui la questionnait à ce sujet, Agnès Buzyn répondait : « Il n’y a pas une volonté ministérielle de fermer des services et de réduire le nombre de lits, c’est un fantasme collectif » : le poids des mots...
Béotien que je suis, j’ai dare-dare consulté le dico. Fantasme : vision hallucinatoire, construction imaginaire... Saperlipopette ! Voulait-elle dire que le député du Nord - avec lui des millions de français et tous ceux qui poireautent aux urgences - serait malade, aurait perdu... le nord, le sens de la réalité ? C’est bien ce qu’elle voulait dire : nous sommes barjots.
Combien subtile est la langue de vipère : « Il n’y a pas une volonté ministérielle de fermer [...] et de réduire... » Pris au pied de la lettre, c’est vrai ! Juste que... depuis des dizaines années, il y a une « volonté ministérielle » opiniâtre de réduire les financements et de laisser aux structures publiques de santé le soin, et le choix, des automutilations ; un service ici, un établissement ailleurs, des lits en moins ici et ailleurs. La ministre dissocie le mal de la cure (d’austérité !).
Les français ont de multiples fantasmes. Parmi ceux qui sont avouables dans un journal de haute tenue comme La Dépêche, la baisse du pouvoir d’achat, le coût du capital, l’évasion fiscale... Mais le "tout va très mal, madame la marquise" est un « fantasme collectif. »
Le mal est profond. Et même contagieux ! Les personnels de santé sont légion, intoxiqués par le « fantasme collectif ». Mme Buzyn, ayant eu des affinités rémunératrices avec l’industrie pharmaceutique, est vaccinée au sérum de réalité, inaccessible au quidam. Mais, médecin, elle a rendu son diagnostic. Et v’lan...
LE CAPITAINE TRICASSE