L’hôpital de Troyes tousse. Sa situation financière est "tendue" et, si son directeur se veut rassurant, le malaise est général.
Si l’équilibre financier a toujours été atteint, « ce ne sera pas le cas cette année », que de nouveaux emprunts sont différés « de manière provisoire » et que « l’heure n’est plus au recrutement ». Une situation financière qui n’est d’ailleurs pas particulière à cette structure publique, mais qui touche la plupart des établissements du Grand Est. Mais si des éléments comme une « baisse inattendue de l’activité » sont à prendre en compte, le fond du problème est ailleurs. Ce sont les politiques successives de réduction des financements de l’hôpital public par l’État et Macron.
Comme l’a expliqué le député communiste Pierre Dharréville après le plan santé : « Emmanuel Macron nous donne rendez-vous dans dix ans ». En effet, loin de répondre - et bien malgré lui, suite aux mobilisations des hospitaliers - par un plan d’urgence et un plan de long terme pour reconstruire notre système de santé public, les quelques mesures du plan santé du gouvernement sont très loin de faire le compte. Le léger desserrement du verrou de l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie), toujours bon à prendre, chiffré à 400 millions d’euros est nettement en-dessous des besoins : c’est plus de 4 milliards qu’il faudrait pour simplement maintenir l’offre de soins existante à son niveau actuel. Le PCF propose aussi un grand plan de formation et d’embauche de personnels de santé, permettant notamment de remédier aux urgences engorgées et à leurs personnel à la limite du burn-out, un moratoire sur les fermetures d’établissements et de lits... autant de propositions qui desserrerait aussi l’étau à Troyes.