La hausse des taxes sur les carburants est une mise en oeuvre parfaite
des recommandations de Bruxelles qui, pour améliorer la “compétitivité”,
demande de transférer la fiscalité des entreprises vers la consommation.
Voilà la raison principale des prélèvements indirects, énoncée le 9 juillet
2013 dans une recommandation du Conseil européen : « prendre des mesures
supplémentaires, y est-il dit, déplaçant la charge fiscale sur le travail
vers les taxes environnementales ou la consommation. » Plus de 45%
de ces taxes vont combler les caisses de l’État, quand moins de 19% servent
à la transition environnementale. Macron ment quand il invoque
des raisons d’écologie. D’ailleurs, si le pouvoir avait le réel souci de sortir
des énergies carbonées, il n’autoriserait pas un nouveau forage pétrolier
au large de la Guyane. Non, mais il préfère culpabiliser les usagers.
Des mesures sont pourtant envisageables quand on songe, par exemple, aux 3 500 supertankers et 17 500 tankers ou aux milliers de paquebots de croisière qui avalent des dizaines de fois plus de carburant que la totalité des voitures qui roulent sur la planète. Un trafic qui s’est développé en cassant nos productions, délocalisées à l’autre bout du monde pour exploiter des travailleurs dans la misère. Et si le pouvoir avait le souci de l’environnement, il ne porterait pas autant de coups à la SNCF en poussant sur les routes 4,5 millions de camions et des centaines de cars “Macron”, au lieu de lancer une politique pour développer le fret ferroviaire et faire vivre les petites lignes.