Ces dernières années, les coups portés à l’AFPA se sont
multipliés.
Exigence de rentabilité, mise en concurrence sous prétexte du droit communautaire, transfert des personnels d’orientation à Pôle Emploi, transfert du patrimoine foncier et immobilier, diminution d’année en année de son budget qui était en 2017 de 140 millions d’euros, alors qu’il s’élevait à 716 millions d’euros en 2003 ! Force est de constater que contrairement aux discours des gouvernements successifs, ils ont bel et bien inscrit leurs stratégies dans une perspective de démantèlement de l’AFPA, et plus généralement dans la marchandisation de la formation professionnelle prônée par les organismes privés qui sont légion et ne visent qu’à faire du chiffre, au détriment du projet professionnel des individus et de leur insertion. Et comme à chaque fois, c’est le déficit qui est mis en avant alors que tout a été organisé pour : “quand on veut tuer son chien...”. Jusqu’à 2009, l’Afpa était principalement subventionnée par l’État afin d’assurer sa mission de service public. Après 2010 et la loi du 5 mars 2014, le processus de décentralisation, enclenché deux décennies plus tôt, a renforcé le rôle des Régions dans le pilotage des politiques de formation et d’orientation professionnelle. Or, l’air du temps régional étant à l’ouverture à la concurrence, elles s’inscrivent de plus en plus dans une logique de marché, qui transforme des anciens partenaires en prestataires de services... avec un effet délétère sur la qualité des formations proposées.