On me dit qu’il faut lui laisser le temps. L’exhortation à la patience
concernait Macron. Elle aurait pu tout aussi valablement
se rapporter à Erdogan ou à Donald. Et l’histoire ne manque pas
de gens pondérés et raisonnables qui demandent à voir… et le
spectacle est toujours décevant et parfois tragique.
On me dit que la France a besoin de réformes. Alors là, j’applaudis
en pensant partager les préoccupations de mon interlocuteur.
On voit bien qu’une époque s’achève, que le chômage
progresse, que la misère s’étend, que les riches accumulent des
richesses sans contrepartie. Et c’est bien évident que l’espoir a
une dimension planétaire. Les guerres, le climat, les migrations,
la gestion de l’eau, la qualité de l’air : que des constats qui appellent
à mettre fin aux gâchis du capitalisme et à transformer
la société. Que la France contribue à changer le monde, voilà un
espoir de changement, un rêve, un idéal, de quoi redonner un
futur à la jeunesse.
J’ai bien vu que j’étais pris pour un dangereux extrémiste. Ce
qu’espérait ce brave homme, c’était que Macron poursuive la
marche vers le rétablissement du servage, qu’il continue comme
avant, juste en allant plus vite. Pour l’instant, il n’est pas déçu.