Donald Tusk se glorifie de
la “croissance” de l’UE. En
contrepoint, d’autres chiffres
qu’il ne commente pas,
prouvent que la pauvreté,
la précarité et les bas
salaires, notamment en
Allemagne, se généralisent.
Au point d’inquiéter le FMI !
Mardi dernier, sur son compte Twitter, le président
du Conseil européen, encore un Donald
libéral ; Tusk celui-ci, s’est félicité de la « croissance
» de l’Union européenne. + 2,2% au 2èmetrimestre
2017, d’après les chiffres d’Eurostat,
l’organisme statistique de la Commission européenne.
Cerise sur le gâteau, les déficits publics
baissent. Étrangement, Tusk ne fait aucun
commentaire sur les 221 milliards d’euros mis
au frais dans les paradis fiscaux par les entreprises
belges en 2016, comme on l’apprenait
par une autre source. Avec les
politiques d’austérité cumulatives et
successivement appliquées, c’est bien
la moindre des choses que les déficits publics
baissent ! Mais à quel prix ?
Le “modèle” allemand
D’autres chiffres n’ont pas l’honneur d’un petit
mot d’autosatisfaction de Donald Tusk. Pourtant,
en mai dernier, même le FMI s’en émouvait
et écrivait dans un rapport : « le risque de
pauvreté [...] demande une attention continue ».
Et pour cause ! En France, le nombre de personnes
vivant en-dessous du seuil de pauvreté
est passé de 7,8 millions en 2000 à 8,8 millions
en 2016. Mais c’est surtout l’Allemagne, dont
on nous a tant et tant louangé le « modèle », qui
préoccupe le FMI. Car
la croissance et un excédent
commercial de 252,9 milliards d’euros
outre Rhin, se payent cash en bas de l’échelle
sociale. Première économie européenne, l’Allemagne
compte aujourd’hui 13 millions de pauvres,
soit 17% de la population. C’est le plus
haut chiffre depuis la réunification du pays en
1990. Et surtout, cette pauvreté touche près de
10% des personnes exerçant un emploi. Une situation
qui s’explique, entre autre, par les réformes
du marché du travail entreprises entre
2003 et 2005 par l’ancien chancelier social-démocrate
(SPD) Gerhard Schröder, et en particulier
par la création d’emplois de courte durée
non soumis aux cotisations sociales.
Deux rendez-vous pour la rentrée sociale
Un fléau - la pauvreté - qui touche en particulier
les retraités : 15,9% des retraités, contre à
peine 10,7% en 2005, soit une hausse de 49%
en dix ans. Une situation qui ne devrait pas
s’arranger, car la réforme des retraites lancée
en 2005 prévoit une baisse continue des allocations
qui devraient passer de 48% du salaire
net moyen, à l’heure actuelle, à 44% en 2030.
Quant aux actifs, près d’un quart d’entre eux
gagnent moins de 10,50 euros de l’heure (8,8%
en France actuellement). « Mini-jobs » en Allemagne,
« contrats verts » au Portugal, « contrats
exceptionnels » en Italie ou remise en cause du
Code du travail en France ; partout en Europe
les législations convergent pour “assouplir”
le marché du travail en détruisant
les législations sociales, prétendument
considérées comme des “freins” à l’embauche.
Macron ne fait pas autre chose et la situation
en Allemagne prouve que la duplicité
de sa politique aura des effets dévastateurs.
Deux grands rendez-vous marqueront la rentrée
sociale : le 12 septembre, journée nationale
de grèves et de manifestations à l’appel de
la CGT et d’autres organisations (rendez-vous
à 14 h 00, place Jean-Jaurès à Troyes), et les
15, 16 et 17 septembre ; la fête de l’Humanité.
Présents au premier et acteurs du second, les
communistes emprunteront tous les chemins
pour faire barrage aux politiques nocives pour
les peuples, en France comme en Europe.