Un refrain est repris en choeur et crescendo : « Maduro est un
méchant. Il massacre des gentils. » Belle unanimité sans nuance,
avec Donald au pupitre de l’orchestre !
Les économistes distingués utilisent les mêmes critères que les
États-Unis pour décerner les brevets de démocratie et de
bonne gouvernance. C’est comme si Monsanto délivrait les labels
d’agriculture biologique. Il ne s’agit pas de nier tous les
témoignages de dérive autoritaire au Venezuela, mais de refuser
à ceux qui détruisent la planète par le fric la prétention à
être les gendarmes du monde. On sait ce qu’il en est de tous
ces pays où les bombes des démocraties ont laissé place à un
chaos où les financiers trouvent leurs comptes. Et quand la CIA
annonce sans vergogne qu’elle s’occupe de Maduro, on aimerait
que nos démocrates autoproclamés s’indignent et utilisent
leurs médias pour dénoncer cette ingérence. Ils pourraient
aussi rappeler comment les États-Unis se sont occupés d’Allende
pour installer au Chili la liberté avec Pinochet et pourquoi
ils ne comptent pas les morts quand les profits ne sont pas
menacés.
Quand Donald jette un oeil distrait sur la démocratie à Caracas,
il garde l’autre fixé sur les gisements pétroliers du Venezuela.
Le capitalisme est atteint de strabisme et le monde ne tourne
pas rond.