Sans blague, pour qui se prend-il ? Élu à la présidence par défaut
à peine un sixième des français -, Macron se croit-il autorisé,
après s’être gaussé des ouvrières « illettrées » de l’usine
Gad, des migrants comoriens et de leurs embarcations de fortune,
des chômeurs à Lunel (avec sa « meilleure façon de se payer
un costard, c’est de travailler »), se croit-il autorisé à étaler son
arrogance de parvenu à l’égard des « gens qui ne sont rien » ?
S’estime-t-il supérieur parce que les Rothschild l’ont laissé
faire du lard en piochant dans leur pot de graisse et parce qu’il
est cul et chemise avec le gratin du patronat ?
Il faut, nous ont dit avec un bel unisson les médias aussitôt chargés
de mettre la crotte de chat sous le tapis, “replacer la phrase
dans son contexte pour comprendre le monde que nous promet
réellement le président”. Et de ressortir illico leur Macron
pour les nuls.
Après les sans-dents de Hollande, voilà donc les sans-rien de
Macron, pour fêter l’inauguration de la “Station F”, une Silicon
Valley french touch, financée par le milliardaire Xavier Niel. Là
où les actionnaires peuvent se faire du pognon, là est Macron.
Et tant pis si une nouvelle bulle informatique leur claque encore
une fois entre les pattes, comme tout le laisse prévoir.
Ôtées les couches d’une continence de campagne électorale
auto-infligée, Macron pisse le mépris de classe, par giclées ici
et là, mais on devine l’envie trop longtemps réfrénée de se lâcher.
Le monde de Macron, c’est celui des actionnaires, des
Bourses, le monde de ceux qui prennent tout, qui exploitent
tout et font des gorges chaudes de ceux à qui ils ont tout pris.
HÉLÈNE DEWAERE