En 17 ans, notre pays a perdu
plus d’un million d’emplois.
La plupart des biens manufacturiers
que nous consommons
sont produits hors de France.
En termes de casse industrielle,
l’Aube a payé un lourd tribut.
Dernier exemple : Allia.
Si les groupes industriels du CAC40 affichent des profits records, une
part de plus en plus importante de leurs activités et de leurs emplois
se situent hors du territoire national. Des filières stratégiques ont été
abandonnées aux contrôles de multinationales dans le même temps
où les fonds financiers transnationaux détruisent de l’intérieur nos
entreprises en s’appropriant le savoir-faire des travailleurs et en s’emparant
des brevets. Au nom du dogme de “la concurrence libre et non
faussée”, les gouvernements - de droite et socialiste - se sont interdit
toute politique industrielle nationale au service d’un développement
durable des territoires et des populations, et cela au profit d’une suicidaire
stratégie de “niches” et d’aides stimulant la course à la rentabilité
à court terme. Cette politique, focalisée sur une baisse du “coût”
du travail, et refusant de s’attaquer aux coûts du capital, a détruit le
tissu industriel et l’emploi dans nos territoires. Les milliards du CICE,
distribués sans contrôle, sans condition sur l’emploi, la recherche et
la formation, sont la dernière illustration d’un effroyable gâchis.
Effroyable gâchis dans l’Aube aboutissant à un taux de chômage supérieur
à la moyenne nationale, à l’extension de la pauvreté et de la
précarité, au surendettement des ménages... Tout cela résultant en
droite ligne du saccage de l’industrie textile et des entreprises de notre
département. Allia à La Villeneuve-au-Chêne est, en la matière, un
cas d’école. Le groupe Geberit, dont dépend cette usine, a vu ses bénéfices
grimper en 2016 de 30%, après des années précédentes déjà
plus que confortables. Pourtant Geberit voulait fermer son usine auboise
et celle de Digoin (71). Dix mois de lutte ont abouti à ce que le plan
patronal de licenciements dits “économiques” pour 256 personnes, soit
refusé par la DIRECCTE. Difficile, en effet, à faire accepter alors que
Geberit publie lui-même des indicateurs tous à la hausse pour les prochaines
années ! Mais les salariés restent cependant sur le qui-vive.
Ce qu’il faut à notre pays, c’est une politique de renaissance industrielle,
écologique et au service des besoins humains, en lien avec le
développement des services publics. Une politique industrielle qui
fasse baisser les coûts du capital et non ceux du travail, construisant
des protections et de la coopération et qui refuse à la fois le libre échange
et un protectionnisme autarcique, aussi dangereux que chimérique.
Il faut de réels pouvoirs d’interventions et d’initiative pour les salariés
sur l’organisation et la gestion des entreprises, créer des pôles publics
puissants dans les filières stratégiques... et, face à l’urgence, un vraie
majorité de gauche à l’Assemblée Nationale devrait imposer un moratoire
immédiat sur les licenciements, les fermetures de sites et délocalisations.
L’enjeu industriel est au coeur des prochaines élections.
Le 21 mars, journée de défense de l’industrie et des services publics soutenue par le PCF : départ des manifestants aubois à Paris