0,93, même pas 1%. Plus aurait causé « un risque de déstabilisation
à partir d’une situation encore fragile ». Myriam El Khomri,
après avoir un temps fait sa Primprenelle sur l’air du p’têt ben
qu’oui, p’têt ben qu’non, a décidé lundi de ne pas augmenter le
SMIC au-delà de l’indexation légale au 1er janvier. Les boulangers
soupirent d’aise. 11 euros net d’augmentation, c’est une dizaine
de baguettes de pain en plus par mois. À l’exception du “bonus”
post-électoral de juillet 2012, qui s’est transformé en “avance” sur
2013, voilà plus de dix ans que le SMIC n’a pas été augmenté.
Pour les « sages » qui ont l’oreille droite de la ministre de la casse
sociale, une augmentation du SMIC serait « un frein à l’embauche »
pour des entreprises qui « auraient du mal à supporter ces coûts
supplémentaires ». C’est se foutre du monde. 20% de hausse
moyenne sur un an des rémunérations des patrons des 120 plus
grandes entreprises françaises, avec un pic à +86% pour Tricoire
de Schneider Electric, alors augmenter les dix millions et demi de
smicards (60% de femmes)... vous galéjez mon ami !
Le « risque de déstabilisation », les patrons l’avaient déjà brandi
en 36 puis après la guerre, dix ans plus tard, et encore en 68. La
cata, pleuraient-ils. Et puis quoi ? Ce SMIC « passéiste », comme
dirait Valls, il faut le faire sauter. Ils fignolent donc une nouvelle
arme de destruction sociale massive : le « revenu universel ». Un
piège à gogos qui n’a rien à voir avec la sécurité d’emploi et de
formation et encore moins avec le salaire à vie de Friot. Comme
dit le proverbe, c’est la poule qui chante qui a fait l’oeuf. Et si l’optimisation
et la fraude fiscale qui privent les comptes publics de
60 à 100 milliards par an, et si les 40 milliards du CICE qui finissent
“in the pocket” des actionnaires au lieu de créer de l’emploi, et si la
fraude sur les cotisations patronales... étaient, non pas un « risque »,
mais les causes réelles et sérieuses de la « déstabilisation » ?
Ils ont refusé un coup de pouce ? Pas compliqué, donnons-leur
l’année prochaine un coup de pied au cul !