Le bilan de 2015 du CAC 40 affiche une progression de 8,53%.
Un peu plus que l’augmentation accordée aux fonctionnaires
(0,6% en 2016 et en 2017) : ces 1,2% qui font trembler les économistes
sérieux sifflant le refrain du Medef. Tout va bien pour les
actionnaires qui s’approprient 80% des profits.
Tout va bien aussi pour la 41ème valeur qui a fait une percée tonitruante
en 2015 : la haine. Pour n’être pas cotée en Bourse, elle
n’en fait pas moins très bon ménage avec les dividendes. N’estce
vraiment qu’une coïncidence ? Le chaos organisé de la Lybie
à l’Afghanistan, de la Turquie au Yémen, n’émeut ni les pétroliers
ni les marchands de guerre et n’empêche pas le prince d’Arabie
saoudite de recevoir la Légion d’honneur.
L’Europe a récolté en 2015 les fruits de la violence semée par
la politique sarko-hollandiste ; la Belgique participe maintenant
à la moisson. En France et ailleurs, des fous enfourchent le même
cheval de la haine que les terroristes et appellent à la vengeance
aveugle. Quoi qu’en dise Valls, ce n’est pas la guerre sur notre
sol. Ou pas encore. Galvauder les mots ne peut qu’alimenter
l’incendie ; et notre ministre, le menton en avant, le sait très bien.
Mais il sait très bien aussi que les guerres n’ont jamais empêché
les fortunes d’aller bien.