On a vu ces derniers temps Manuel Valls s’en prendre à Jean-
Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la laïcité, lequel
blâme Élisabeth Badinter parce qu’elle déclare qu’on a le droit
de critiquer l’islam sans être taxé de racisme. Sinon, à quoi
servirait d’être Charlie ! Charb disait la même chose : « On a
le droit de rire des curés, des rabbins et des imams… et des escrocs
de l’islamophobie ». Ces escrocs semblent être ceux qui
tapissent leur discours du mot laïcité ; le couple Bianco-Valls justement,
issu de la même chapelle, créatures de Hollande.
Valls, défenseur de la laïcité ? J’ai du mal à y croire. « La France
est une vieille nation chrétienne », dit-il. C’est du Sarko pur jus.
N’est-il pas venu à la cathédrale de Troyes « béatifier » Louis Brisson,
créateur des Oblates ? Manifestation religieuse respectable
certes, mais de l’ordre du privé, non de l’État. De son côté Bianco,
solférinien pur sucre, est montré du doigt pour avoir signé un
texte avec les ennemis de la laïcité. Il n’a pas protesté quand Hollande
a modifié la loi de 1905 pour y inclure le Concordat d’Alsace-
Moselle. La Région Grand-Est va-t-elle l’adopter avec sa
bénédiction ?
Dur, dur, la laïcité ! Si toutefois il s’agit d’elle ! C’est quoi la laïcité
alors ? Hugo l’a parfaitement définie ; « L’église chez elle, l’État
chez lui. » Et Jaurès de renchérir, « Démocratie et laïcité sont identiques
». La société plurielle (non laïque donc) ne peut être apaisée
que si l’État de son côté est entièrement laïc.