Le secrétaire national du PCF
a écrit à François Hollande
pour lui faire part de “ses plus
vives inquiétudes” suscitées
par “l’action militaire et
répressive de la Turquie”.
Extraits de ce courrier.
(L’intégrale sur www.pcf.fr)
“[...] Sous la pression évidente des États-Unis, le président Erdogan a lancé
des frappes contre les positions de Daesh en Syrie, mais les a accompagnées
dans le même temps de frappes contre les positions du PKK en Irak
et en Turquie, brisant le cessez-le-feu décrété en 2013 à l’initiative du PKK.
Le chef de l’État turc a annoncé qu’il rompait le processus de négociations
avec Abdullah Öcalan. Ces actions sont inacceptables et doivent être
condamnées fermement.[...] Qui plus est, des poursuites
« pour soutien à la rébellion » sont engagées contre Selahattin
Demirtaş et Figen Yüksekdag, co-présidents du
HDP, qui vient de recueillir 13,1% des suffrages aux législatives
du 7 juin et qui est désormais le 4è groupe parlementaire,
avec 80 députés, offrant à la Turquie un
espoir de paix et de démocratie longtemps attendu. Je
vous demande instamment d’intervenir en faveur de la
protection des co-présidents du HDP, Selahattin Demirtaş
et Figen Yüksekdag. Selahattin Demirtaş a réagi à ces accusations par des
paroles fortes de paix, affirmant qu’il ne laisserait pas le pays plonger dans
la guerre et en lançant un appel à l’union et à la responsabilité. Mais le
chef de l’État turc fait la démonstration que sa priorité n’est pas la lutte
contre l’État islamique ni la « lutte contre le terrorisme ». Le président Erdogan,
contrarié dans son projet de nature dictatoriale, veut aujourd’hui
se débarrasser par la force d’une opposition démocratique dotée d’un projet
d’avenir pour le pays et qui bénéficie du soutien populaire. Nous ne pouvons
rester indifférents à ces atteintes à la démocratie ni à la violence qui
les accompagne. [...] L’action militaire et répressive de la Turquie est de
nature à précipiter la région, déjà en guerre, dans un embrasement dont
nul ne peut, vous le reconnaîtrez, prévoir l’issue. [...] Il
est du devoir de la France de se démarquer nettement
des soutiens, en particulier américain, apportés à la Turquie
au cours de la réunion de l’OTAN du 28 juillet dernier.
[...] Notre devoir est également de mettre tous les
moyens politiques et diplomatiques en oeuvre pour obtenir
un cessez-le-feu avec les forces du PKK et pour une
initiative de relance du processus de paix en Turquie qui
doit être placée sous les auspices de la « communauté internationale
». [...] L’amalgame fait par la Turquie entre le PKK et Daesh
est inacceptable et doit être dénoncé. Notre pays ne peut cautionner les
bombardements turcs et doit agir pour que la Turquie stoppe ses opérations
contre le PKK et revienne à la table des négociations. L’avenir du
Proche et du Moyen-Orient ne peut en aucun cas se dessiner dans l’appui,
même implicite, d’une puissance membre du Conseil de sécurité de l’ONU
comme la France à la stratégie autoritaire opportuniste du président turc.”
En médaillon, Pierre Laurent et Berivan Akyol, porte-parole de la Coordination nationale démocratique des Kurdes de France.